Biographie de DAN GOURMOU Bahari Mahamadou
À la fin des années 1800, dans le village de Tahoua, au quartier Garkawa, est né celui qui allait devenir l’un des artistes les plus célèbres de l’Adar : Bahari Mahamadou, connu sous le nom de Dan Gourmou, violoniste de renommée internationale.
Fils de Mahamadou, un chef chasseur, et de Habsatou, qui est décédée alors qu’il était encore très jeune, il a été élevé par sa marâtre Hassiratou, qui lui a prodigué une affection exceptionnelle. Bien qu’il ait été handicapé, il évoluait avec les enfants de son âge sans complexe. Il lui arrivait de s’aventurer seul dans la brousse, de grimper aux arbres, de jouer de son violon et de chanter.
Marié à Hadizatou, surnommée Takiyaou, ils ont perdu deux garçons. Seule leur fille, Haoua, a survécu et leur a donné naissance à onze petits-enfants (garçons et filles).
Dan Gourmou était un artiste apprécié de tous, transcendant les âges et les milieux. Observateur avisé et violoniste chevronné, il savait galvaniser les foules. Il ne négligeait personne et chantait pour toutes les couches sociales : chefs traditionnels, militaires, anciens combattants, cadres de l’administration, chauffeurs et leurs apprentis, femmes, etc. Il était toujours présent lors des cérémonies de danse de possession.
Il est devenu particulièrement connu au niveau national grâce à sa célèbre chanson « Mougoun Magani », reprise par l’orchestre national et interprétée par Ali Djibo. Il fut également membre de la SACEM à Abidjan, en Côte d’Ivoire, où il percevait ses droits d’auteur. Un timbre fiscal à son effigie a été édité en 1978.
Malgré son talent et son handicap, Dan Gourmou était un grand producteur, possédant de vastes champs de mil, de sorgho et de niébé.
Il avait l’habitude de dire : « Noma ba goudou ba balle a tsere ma Gourmou ».
Il est décédé le 15 juillet 1984 à son domicile à Tahoua.
Depuis 1987 un Coucours de Musique moderne porte son nom…